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R.I.F. (Recherches dans l'Intérêt des Familles)

Un ciel gris comme le parking où se font face deux hommes armés, l'un braquant une otage. Le premier dit qu'il est flic. Le second dit qu'il va buter la femme. Un coup de feu. Puis un autre. Le flic va bien, il part en vacances.

La bande-annonce enlève son intérêt aux 20 premières minutes du film. Autant le savoir. En même temps, sans cette bande-annonce, je ne me serais certainement pas précipité sur ce film au titre en forme d'acronyme méconnu. Et j'aurais eu tort de me passer de ce divertissement policier. Les têtes d'affiches méritent largement d'avoir leur tête sur l'affiche (et si certains seconds couteaux pouvaient y prétendre, d'autres méritent bien de ne pas l'avoir). J'apprécie le scénario simple mais ficelé. Ç'aurait pu

être un épisode d'une bonne série américaine, mais c'est un film français. Avec décors et parlers familiers. Un bon policier de proximité, en somme.

De : Franck Mancuso 1h29

Avec (entre autres) : Yvan Attal, Pascal Elbé, Armelle Deutsch, Carlo Brandt

Melancholia

La peau claire, les yeux pâles, elle semble regarder derrière moi. Au ralenti. Trop d'ombres dans un jardin, un tableau de chasse, une mariée dans un ruisseau, un cheval qui s'affale. Une planète se rapproche de la Terre. Trop de soleils dans le ciel, de l'électricité dans l'air. Plus de Terre.

Cette introduction en slow-motion (ralenti extrême) raconte tout. Il faudra néanmoins deux heures pour lui donner du sens. La première, presque légère, dresse le portrait d'une famille singulière et présente sa belle gallerie d'acteurs. Obscurci par le rôle-titre (une planète au nom tristounet), le propos s'alourdit dans la deuxième, mettant en lumière la futilité de la vie. Que je trouve encore plus belle en sortant de la salle.

De : Lars von Trier 2h10

Avec (entre autres) : Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg, Kiefer Sutherland, Alexander Skarsgård

Tu seras mon fils

Soleil de fin d'été, les vendanges approchent. Paul, l'irascible propriétaire du vignoble, se fait des cheveux blancs. Car l'absence de son éternel bras droit, engourdi par la maladie, met en péril la production. Paul a bien un fils, prêt à rendre service, mais...

Je ne suis pas très pinard, histoires familiales ou drames du terroir. Pourtant, sans doute hypnotisé par le regard argenté de Niels Arestrup, je rentre facilement dans ce film. Le scénario, habile bien que sobre, repose entièrement sur les nombreux personnages et leurs relations parfois troubles. Je gage que certains esprits avides de comparaisons verront peut-être ici un hommage précoce à Chabrol et je ne pourrai décemment leur cracher dessus (car peut-on cracher décemment sur quelqu'un?). C'est surtout un joli terrain de jeu pour de bons comédiens, dont Nicolas Bridet, gueule de bon pote et rôle ambigu, qui pour son premier "premier rôle" au cinéma apporte une énergie souvent bienvenue.

De : Gilles Legrand 1h40

Avec (entre autres) : Niels Arestrup, Nicolas Bridet, Lorànt Deutsch, Patrick Chesnais

L’avocat

Un visage ensanglanté. Une sirène d'ambulance. Un brancard qui rue. C’est le corps de Léo qu’on transporte au bloc opératoire. Il se souvient du jour tant attendu où il est devenu un avocat. Un jour plein de promesses...

J’ai décidé de faire confiance à Benoît Magimel, acteur dont je considère qu’il a souvent, par son talent, sauvé (du bûcher) des productions très oubliables. Heureusement pour ses épaules, ce long-métrage propose également un scénario et flanque le comédien d’un Gilbert Melki toujours appliqué. Explorant l’obscur tunnel qu’emprunte parfois un avocat pour rejoindre la pègre, ce film s’avère a minima intéressant lorsqu’il n’est pas haletant.

De : Cedric Anger 1h38

Avec (entre autres) : Benoit Magimel, Gilbert Melki, Aïssa Maïga, Samir Guesmi, Eric Caravaca

Au-delà [Hereafter]

Le soleil tropical pénètre leur chambre d'hôtel. Elle s'affaire tandis qu'il s'affaisse. Le temps pour elle de jouer la touriste et pour lui de s'assoupir, l’océan fomente une gigantesque déferlante.

Passée cette scène inaugurale à couper le souffle, la thématique-titre du film se dévoile progressivement. Autour d'elle, trois histoires inégales, trois parallèles que la narration alourdira d'une artificielle distorsion. Peu convaincu par le propos, je reste presque insensible aux terribles vicissitudes des personnages, vaguement exaspéré par le dégoulinement de bons sentiments. Au moins y a-t-il une vie après cette séance.

De : Clint Eastwood 2h05

Avec (entre autres) : Matt Damon, Cécile de France, Geroge & Frankie McLaren, Thierry Neuvic

The Green Hornet

Un superman en plastique se reflète dans la portière d’une limousine. Le jeune passager s’en va se faire sermonner par le puissant propriétaire d’un journal local, son père, qui n’a pas que ça à faire. Scène suivante: vingt ans après...

Cette nouvelle variation sur le thème du super héros choisit rapidement le camp de l’humour. Je me régale donc de cette bonne farce qui mêle délire verbal et gags visuels, me délectant particulièrement des personnages loufoques dont un mégalomane grassouillet, un mélomane bondissant ou bien un criminel démodé. Et si les scènes d’action se font naturellement plus nombreuses à l’approche de la fin, elles ne trahissent jamais la vocation drolatique du film.

De : Michel Gondry 1h55

Avec : Seth Rogen, Jay Chou, Cameron Diaz

Encore un baiser [Baciami]

Il y a trois ans, Carlo en avait trente-sept. Il collectionnait les conquêtes, sans doute pour oublier l’échec de son mariage avec Giulia, la mère de leur enfant. Aujourd’hui, il pense à vivre avec Anna, vingt-cinq ans, les cheveux au vent.

La si lyrique langue italienne, des comédiens sympathiques, une atmosphère nostalgique, de lumineuses musiques; je me jette avec plaisir dans cette histoire disséminée. Elle reflète notre époque comme un miroir enluminé. Le goût de la vie s’y trouve, s’y perd ou s’y retrouve. Moi-même, je m’y retrouve. Nu. Non, ému. Aimant notamment l’humour et la tendresse avec lesquels sont racontés l’amitié, ses implications, l’amour et ses complications.

De : Gabriele Muccino 2h18

Avec (entre autres) : Stefano Accorsi, Vittoria Puccini, Claudio Santamaria, Pierfrancesco Favino

Somewhere

Le bolide vrombit lorsqu’il traverse l’écran. La voiture s’arrête. Son coeur rouge. Le conducteur en sort; démarche désabusée, mine grise, lunettes noires. Plus tard, il se casse le poignet et somnole devant une paire de paires de seins professionnelles.

Les premières scènes m’intriguent. Esquissant la géographie d’un microcosme comprenant Hollywood et Beverly Hills, la réalisatrice immortalise un vide fastueux: l’ennui royal de son héros paumé dont je ne tarde malheureusement à partager la régalienne affliction, oubliée seulement le temps d’une éphémère escapade milanaise. La caméra flâne, les mots sont rares, les images ouvragées, les intentions floues, les questions sans réponses. Il manque finalement à cette peinture l’histoire qui en ferait un film.

De : Sofia Coppola 1h34

Avec (entre autres) : Stephen Dorff, Elle Fanning

Salt

Dans une prison nord-coréenne, une américaine subit un panel de cruelles tortures. Elle dit tout haut qu’elle ne sait rien, puis elle le dit tout bas. Son calvaire s’achève lorsqu’on la libère. En fait, elle savait un peu.

Qu’une femme tienne le rôle-titre de ce film d’espionnage n’implique ici aucune subtilité. Le postulat énoncé, l’action prédomine et la production ne lésine ni sur les cascades, ni sur la pyrotechnie. Gentiment rythmée, la première demi-heure passe donc toute seule; pas les deux suivantes, hélas! Car les courses-poursuites lassent et leur accumulation ne remplace une intrigue qui fait du surplace.

De : Phillip Noyce 1h36

Avec (entre autres) : Angelina Jolie, Liev Schreiber, Chiwetel Ejiofor

Le Dernier maître de l’air [The last Airbender]

Sur un coin de banquise, deux adolescents. L’un: chasseur; l’autre: sa soeur. Celle-ci fait des boules de neige sans les mains. Elle est un maître de l’eau. Avec le maître de l’air, elle pourra faire de l’eau gazeuse.

Dire que ça commence mollement serait un doux euphémisme. Dire que cela devient finalement palpitant serait un pieux mensonge. Dire que les lunettes 3D me font mal au nez serait inutile. Dire que je m’ennuie serait une évidence. Dire que le film s’adresse aux enfants serait une piètre excuse. Et dire qu’ils veulent faire une suite...

De : M. Night Shyamalan 1h40

Avec (entre autres) : Noah Ringer, Dev Patel

Tamara Drewe

La campagne anglaise verdoie et les vaches broutent sous le regard hagard de quelques écrivains en mal d’inspiration. Laissant son épouse au four et au moulin, le maître des lieux, auteur à succès, s’en va fourrer sa maîtresse.

Cette comédie «si britannique» a de nombreux atouts pour me séduire. D’abord son sympathique décor bucolique. Puis ses protagonistes cinglés. Son humour cinglant. Enfin, le rôle-titre et son joli minois. Tout va donc pour le mieux jusqu’à ce que l’amour se mêle de ce qui ne le regarde pas. Le film gagne en douceur mais perd l’acidité qui faisait sa saveur.

De : Stephen Frears 1h45

Avec (entre autres) : Gemma Aterton, Roger Allam, Dominic Cooper

Millenium 3 - La Reine dans le palais des courants d’air [Luftslottet som sprängdes]

En plus d’un séjour hospitalier à durée indéterminée, Lisbeth écope de quelques accusations qui lui promettent la prison. Le rédacteur en chef du magazine Millenium se met en tête de sauver la frêle donzelle.

Suite directe du précédent numéro, l’intrigue manque un peu d’énergie, à l’instar de son héroïne, clouée dans son lit métallique. De son côté, la caméra ne se fatigue pas beaucoup non plus. Du coup, je me rabats sur les dialogues, mais ceux-ci n’ont d’autre prétention que de faire avancer l’histoire. Pas drôle...

De : Daniel Alfredson 2h20

Avec (entre autres) : Michael Nyqvist, Noomi Rapace, Lena Endre

Night and Day [Knight and Day]

Son avion retardé, un homme erre dans l’aéroport et passe son temps comme il peut. Il observe notamment les belles femmes. Mais ses intentions ne semblent pas si évidentes. Une jolie blonde lui tape dans l’oeil.

Après quelques minutes, le film s’emballe. Un peu d’action, beaucoup de dérision, la recette s’avère immédiatement savoureuse. Dans ce divertissement tous publics, les gracieux acteurs jouent de leurs charmes, les répliques fusent comme les balles et je m’amuse. J’apprécie notamment l’astucieuse utilisation des ellipses qui apportent une dose d’originalité. Je me régale une grosse heure et puis, rassasié, je regarde le scénario s’endormir sur ses lauriers.

De : James Mangold 1h35

Avec (entre autres) : Tom Cruise, Cameron Diaz, Peter Sarsgaard

Predators

Un homme ouvre les yeux. Il tombe du ciel. Le regard brumeux, il dévale les nuages et voit la terre se rapprocher. Son parachute refuse de s’ouvrir mais comme le type est sur l’affiche, il finit par céder.

Pas d’interminable introduction, pas d’intempestives explications, pas de faux-semblants, pas de prétexte bidon, pas de complexe de diple. Un film d’action, un vrai. Une série Z qui n’hésite entre le zist et le zest. Avec ses gueules de cinéma, ses bastons dans la boue, ses mitrailleuses lourdes, son décor bien planté et son humour discret. Vingt-trois ans après le Predator originel, le rasta à roquettes s’éclate toujours en fumant ses proies. Big up!

De : Nimród Antal 1h45

Avec (entre autres) : Adrien Brody et plein d’acteurs excellents que je ne citerai pas ici afin que vous ne puissiez deviner qui mourra en premier!

Millenium 2 - La Fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette [Flickan som lekte med elden]

Dans ses rêves, Lisbeth revit les atroces sévices qu’un pervers lui fit subir. À son réveil, le soleil des tropiques brille sur l’immense villa qu’elle occupe. Ses retrouvailles avec le rude climat suédois promettent d’être violentes.

Il se passe une bonne demi-heure avant que l’intrigue ne se dessine. Je pense que sans le bon souvenir du premier volet et le plaisir de retrouver ses personnages, l’ennui m’aurait probablement assassiné. Rétrospectivement, il eût été dommage que je périsse avant de voir un dernier bon film, celui-ci n’entrant définitivement pas dans cette glorieuse catégorie. J’espère que le dernier impair vaudra mieux que ce pépère épisode pair.

De : Daniel Alfredson 2h06

Avec (entre autres) : Noomi Rapace, Michael Nyqvist, Lena Endre

Top Cops [Cop Out]

Paul entend célébrer une décennie de collaboration avec Jimmy que les anniversaires ennuient par principe. Il entend également mener l’interrogatoire d’un suspect, privilège qui lui est habituellement refusé, et pour cause.

Énième comédie reposant sur une paire de flics hétéroclite, celle-ci élève la débilité au rang de qualité. Je reconnais volontiers que le scénario tient sur une carte de base-ball et que l’originalité manque cruellement. Cependant, la déferlante de blagues et de vannes charrie son lot de perles et je m’étrangle quelques fois (de rire). Face à un Bruce Willis de marbre, Tracy Morgan bouillonne et bouffonne allègrement. Ce film flirte avec la nullité mais ne l’embrasse jamais.

De : Kevin Smith 1h34

Avec (entre autres) : Bruce Willis, Tracy Morgan

Bébés

Dans un minuscule village africain, deux minuscules enfants se disputent quelques cailloux. Le moins minuscule l’emporte et le plus minuscule s’emporte.

Qu’ont en commun le Japon, la Namibie, la Mongolie et la Californie? La réponse est dans le titre: on y fait des bébés. Ce court documentaire très mis en scène se concentre sur quatre d’entre eux et raconte joliment leur première année d’existence. Ne s’embarrassant d’aucun texte, ce film repose donc sur les sensations, les réactions et les expressions de ses héros lilliputiens. Si les différences de conditions de vie, de cultures ou d’environnements que connaissent les nourrissons sautent aux yeux, leurs similarités crèvent l’écran.

De : Thomas Balmès 1h15

Avec (entre autres) : des bébés, des parents

Arsenic et Vieilles Dentelles [Arsenic and Old Lace]

Un jour ordinaire à Brooklyn, un match de base-ball dégénère. De l’autre côté de la rivière, deux reporters reconnaissent Mortimer Brewster, le célèbre critique, à deux doigts d’épouser la belle Elaine.

L’‘introduction donne le la: on est bien là pour plaisanter. Ici, la folie douce devient souvent furieuse et l’on passe allègrement du sourire au fou rire. Dans cet inénarrable scénario se croisent pour mon plus grand plaisir une paire de tantes pas catholiques, un policier dramaturge, un trompettiste siphonné, un assassin scarifié, un docteur rabougri ou bien encore un chauffeur dépassé. J’en redemande.

De : Frank Capra 1h56

Avec (entre autres) : Cary Grant, Priscilla Lane, Raymond Massey, Peter Lorre

Tournée

Une femme plantureuse dévoile ses tatouages colorés. D’autres femmes dévêtues la rejoignent dans la vaste loge. Des rires éclatent. La musique s’en mêle. The show must go on...

Loin de m’être évident à première vue, le charme des protagonistes agit subrepticement. En organisateur faussement détendu, Mathieu Amalric mène ses danseuses (et son danseur) à la baguette magique. D’une ville à l’autre, il nous invite dans l’intimité de son iconoclaste troupe tandis que son personnage prend corps parmi les corps dénudés. L’humeur est à l’humour mais l’émotion trouve une belle place. À la mienne, je souris naturellement. Ce film est un petit nuage blanc qui fait oublier l’orage.

De : Mathieu Amalric 1h49

Avec (entre autres) : Miranda Colclasure, Mathieu Amalric, Suzanna Ramsey