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Les Derniers jours du monde

Il pleut des cendres, les virus tuent à grande échelle, l’humanité meurt à petit feu, le chaos s’étend. Indifférent à tout cela, Robinson squatte l’appartement biarrot de ses défunts parents, hanté par le souvenir de sa dernière aventure sexuelle.

Il émane de ce conte apocalyptique une douce folie. Le récit d’un monde en déliquescence contraste avec l’insouciance de son héros qui ne voit la fin venir, trop aveuglé par son amour perdu. Cette vision insolite m’amuse un bon moment. Puis le temps passe, le film s’étire, les muses s’étiolent et la lassitude instillée s'installe confortablement sur mon siège.

De : Arnaud et Jean-Marie Larrieu 2h10

Avec (entre autres) : Mathieu Amalric, Catherine Frot, Karin Viard, Sergi Lopez

L'abominable vérité [The Ugly Truth]

À Sacramento, Abby, travaille comme productrice sur une chaîne câblée. Après un rendez-vous galant, elle tombe sur l’émission télévisée de Mike Chadway, dont le discours sur les relations hommes-femmes révolte Abby.

Je ne me passionne pas pour cette romance cousue de fil blanc et peu énergique même si les têtes d’affiche font bonnes figures. À vrai dire, j’ai l’impression de revoir La copine de mon meilleur ami dans une version sage et aseptisée. Pas vraiment barbant, pas franchement piquant non plus, ce film est comme un verre d’eau du robinet, inodore, sans saveur mais buvable.

De : Robert Luketic 1h36

Avec (entre autres) : Katherine Heigl, Gerard Butler, Eric Winter, Bree Turner, Cheryl Hines

Un prophète

Un cri. L’obscurité. Des insultes. Malik, dix-neuf ans, est condamné à six ans de réclusion. Hagard, le visage tuméfié, il découvre son nouvel habitat. Un habitat hostile. La prison.

D’une aridité étouffante, presque suffocante, cette plongée en apnée dans l’univers carcéral ne tarde pas à me captiver. À mesure que son héros gagne en épaisseur, le film libère son ampleur. Les comédiens capturent brillamment leurs personnages et le scénario ne se relâche que pour mieux frapper. Sans jamais sombrer dans le misérabilisme, l’histoire, parfaitement amorale, s’enrichit au point de flirter avec le drame shakespearien, sondant les profondeurs abyssales de l’âme humaine.

De : Jacques Audiard 2h29

Avec (entre autres) : Tahar Rahim, Niels Arestrup, Adel Bencherif, Reda Kateb

La copine de mon meilleur ami [My Best Friend’s Girl]

À la nuit tombée, un homme et une femme arrivent devant la porte d’une maison. Il l’enlace, essaie de l’embrasser. Elle lui souhaite une bonne soirée, lui claque la porte au nez. Et elle a au moins dix bonnes rasions de le faire.

Soupçonnant une énième comédie romantique bien gentille, j’aspire seulement à sourire sous l’effet de quelques blagues calibrées. Or ici, l’humour est graveleux, vulgaire, potache et je m’esclaffe bêtement dans ma moustache. Incontestablement, le machisme règne en maître sur de serviles dialogues, mais l’orgie d’obscénités et l’outrance générale ne font en réalité que saper son autorité, faisant de lui une cible éminemment risible.

De : Howard Deutch 1h40

Avec (entre autres) : Dane Cook, Kate Hudson, Jason Biggs, Alec Baldwin

Memory of Love

Sizhu et son médecin de mari Li Xun assistent à une fête chez des amis. Il tarde à Sizhu de rejoindre son amant Chen Mo. Le lendemain, ces deux tourtereaux se retrouvent, après un accident de voiture, aux urgences de l’hôpital où Li Xun officie.

Longueurs et langueur se confondent sous mes yeux assoupis tandis que se noient trois gouttes de tendresse dans le flacon de somnifère. Le sujet est beau mais le verbe manque. Il faut véritablement s’armer de patience et de courage pour apprécier les rares moments émouvants qui ne méritent à mon avis les efforts consentis.

De : Wang Chao 1h32

Avec (entre autres) : Yan Bingyan, Naiwen Li, Wang Jianing, Jiao Gang

Numéro 9 [9]

À partir d’un morceau de tissu et de quelques pièces de métal, deux mains habiles façonnent le héros de cette aventure animée par ordinateur. Lorsque la création se réveille, elle découvre un monde dévasté et effrayant.

Les pérégrinations de cette poupée vivante au milieu de décors ravagés dans les moindres détails m’embarquent dans un premier temps. Par la suite, l’action s’intensifie mais le classicisme de son déroulement me laisse définitivement sur le bord de la route. Si j’avais moins de douze ans, j’aurais peut-être passé un bon moment malgré un épilogue à la spiritualité grotesque.

De : Shane Acker 1h20

Avec (entre autres) les voix de : Elijah Wood, Jennifer Connelly, John C. Reilly, Christopher Plummer

Inglourious Basterds

«En 1941, dans une France occupée par les nazis», un fermier coupe du bois tandis qu’un tiers de sa ravissante progéniture étend le linge. Approche un cortège motorisé de militaires allemands. Parmi eux, le redouté colonel Hans Landa.

La musique d’Ennio Morricone, recyclée à merveille, transfigure instantanément la campagne française et ce premier chapitre ne gaspille pas les secondes. J’apprécie tant la filmographie de Quentin Tarantino que je redoutais presque la déception. Heureusement, mes craintes périssent et leur souvenir se dissipe. Car l’auteur-réalisateur se renouvelle sans se trahir, aidé par un casting dont l’internationalité ne relève pas de la simple anecdote. L’action efficace, l’humour loufoque, la violence brutale, les dialogues délirants et le suspense latent s’associent une fois de plus pour former un puissant divertissement.

De : Quentin Tarantino 2h33

Avec (entre autres) : Christoph Waltz, Mélanie Laurent, Brad Pitt, Daniel Brühl, Eli Roth, Diane Kruger

Demain dès l'aube

Deux hommes en uniforme de hussard livrent un duel à l’épée. La scène se passe de nos jours et ses protagonistes sont des joueurs, non des soldats. Mathieu, professeur de piano, quitte son foyer pour tenir compagnie à son frère Paul (un des duellistes), très ébranlé par la maladie de leur mère.

Il règne une ambiance sérieuse et mystérieuse. Pourtant, les amateurs de ces jeux de rôle à caractère historique passent pour de doux dingues, voire de dangereux cinglés et les enjeux du film dépassent largement les limites du ridicule. Jérémie Rénier n’impressionne que moi en benêt exalté puisque je suis seul dans la salle. Mon téléphone vibre. Je réponds. «Allô ? Non, tu ne me déranges pas du tout, je suis au cinéma.»

De : Denis Dercourt 1h34

Avec (entre autres) : Vincent Perez, Jérémie Rénier, Anne Marivin, Aurélien Recoing, Gérald Laroche

Partir

Son mari dort, pas elle. Ils vivent dans une belle maison. Un coup de feu retentit. Six mois plus tôt, elle se rapprochait d’Ivan, un ouvrier espagnol venu effectuer des travaux chez eux.

Décidément, je ne parviens à trouver les fadaises du quotidien cinégéniques. La troïka de comédiens ne démérite pas mais la poursuite du réalisme charrie immanquablement son lot de phrases creuses et de situations oiseuses. Je me demande où mène cette description du couple en crise qui confine au voyeurisme. La conclusion sordide n'apporte qu'une moitié de réponse à ma question. Parfois, mieux vaut partir... avant la fin.

De : Catherine Corsini 1h25

Avec (entre autres) : Kristin Scott Thomas, Sergi López, Yvan Attal

Le temps qu’il reste [The Time That Remains]

De nos jours, Elia Suleiman prend un taxi pour rejoindre Nazareth. En 1948, alors que beaucoup de ses habitants quittaient la Palestine pour la Jordanie, Fuad, futur père d’Elia, prenait les armes contre l’armée israélienne.

L’événement marque le point de départ de cette autobiographie romancée. Osant user d’un humour épuré et de poésie maussade, le réalisateur-scénariste-acteur démontre la vanité du conflit et l’absurdité d’un antagonisme pérenne. La dérision est reine mais certaines scènes me semblent dérisoires. La discontinuité du récit nuit inévitablement à la cohérence du film qui se résume à une succession de sketchs diversement efficaces. Quelques idées lumineuses ne suffisent à éclairer mes yeux.

De : Elia Suleiman 1h45

Avec (entre autres) : Saleh Bakri, Zuhair Abu Hanna, Leila Muammar, Elia Suleiman

Soie [Silk]

Une femme se baigne dans un bassin fumant. Une voix masculine décrit sa beauté. Le narrateur, Hervé Joncour est aussi le héros de cette histoire d’amour et de voyages qui débute au dix-neuvième siècle dans un petit village français.

Cela démarre plutôt calmement et ça ne s’énerve pas spécialement par la suite. Entre les paysages de cartes postales et un coup de billard phénoménal ou deux, se glisse une romance presque banale. Certes, j’apprécie la gouaille d’Alfred Molina et l’étonnante sobriété de Michael Pitt mais le film ne s’affranchit d’aucunes conventions. Dommage car la fin ne manque pas de finesse.

De : François Girard 1h45

Avec (entre autres) : Michael Pitt, Alfred Molina, Keira Knightley, Koji Yakusho

Une arnaque presque parfaite [The Brothers Bloom]

Orphelins, Stephen et Bloom vont d’une famille d’accueil à l’autre. Afin de mettre en confiance son petit frère intimidé par une jeune fille, Stephen élabore une complexe mise en scène qui deviendra la première d’une longue série d’arnaques.

Détournant les codes du genre, l’approche funambulesque me régale immédiatement. L’abondance de trouvailles cocasses offre de merveilleuses scènes burlesques et l’excentricité de ces personnages fantasques ne semble connaître de limites. Malheureusement, après une excellente heure, l’intensité diminue et la magie n’opère plus. J'en reste sur ma faim.

De : Rian Johnson 1h50

Avec (entre autres) : Adrien Brody, Rachel Weisz, Mark Ruffalo, Rinko Kikuchi, Robbie Coltrane

Little New York [Staten Island]

Staten Island se présente comme le district le plus méconnu de New York. Parmi ses habitants, Parmie, parrain en quête de reconnaissance, amoche, avec l’aide de ses sbires, le type qui l’a cambriolé. Un coup de téléphone l’oblige à interrompre la séance.

Légèrement décalé, ce film de mafia minimaliste commence par piquer ma curiosité. Le propos mortel ne lui laissera pas le temps d’enfler. Ce pseudo-polar neurasthénique m’anesthésie généralement. Quant aux acteurs, ils ont l’air de s’étouffer dans leurs rôles étriqués et grimacent en gros plan. Staten Island retourne à l’anonymat.

De : James De Monaco 1h35

Avec (entre autres) : Vincent D’Onofrio, Ethan Hawke, Seymour Cassel

G.I Joe - Le réveil du Cobra [G.I Joe - Rise of Cobra]

Passé un bref prologue ayant pour cadre la France du dix-septième siècle, l’intrigue débute dans un futur proche. S'adressant aux huiles de l'OTAN, un vendeur d'armes présente sa dernière technologie destructrice. L’escorte chargée de convoyer la trouvaille se fait bientôt canarder sans sommation.

Ne me fiant aux bandes-annonces souvent trompeuses, je laisse sa chance à cette grasse production. Et son ridicule me tue à petit feu: une bande de héros aussi charismatique qu’une botte de radis, des répliques nouilles et surtout, un bouillon de scènes d’action insipides (à une poursuite dans Paris près). Je n’ai pas le souvenir d’avoir vu pire.

De : Stephen Sommers 1h58

Avec (entre autres) : Channing Tatum, Marlon Wayans, Sienna Miller, Christopher Eccleston, Dennis Quaid, Saïd Taghmaoui

Marching Band

Ce documentaire a suivi les «marching band» de deux universités, dont une presque exclusivement fréquentée par des afro-américains, pendant les deux derniers mois de la campagne présidentielle américaine en 2008. Ces fanfares très populaires regroupent plus de deux cents étudiants qui livrent ici leurs sentiments sur l’élection à venir.

La musique réunit tous les protagonistes de ce film qui clament leur passion pour elle et confient leurs espoirs et leurs craintes à la caméra. La parallèle entre les deux facultés n’apporte pas grand-chose, tant l’engouement pour Obama semble général. Toutefois la sincérité des témoignages émeut et certaines images amusent malgré le sérieux du traitement.

De : Claude Miller, Héléna Cotinier, Pierre-Nicolas Durand 1h35

Jusqu'à toi

Tous deux casaniers et doux rêvasseurs, Chloé et Jack vivent de part et d’autre de l’Atlantique. Le destin, déguisé en canette de boisson gazeuse puis en aéroport parisien, va présider à leur éventuelle rencontre.

Bien que l’ensemble soit prévisible et emprunt de naïveté, certains passages prêtent à sourire. Les acteurs qui interprètent ces figures lunaires participent largement au fonctionnement de ce conte de fée débonnaire dont il émane une gentillesse qui force l’indulgence. Cette courte comédie romantique joue son rôle avec modestie.

De : Jennifer Devoldere 1h20

Avec (entre autres) : Mélanie Laurent, Justin Bartha, Maurice Bénichou, Billy Boyd

The Reader

Berlin, 1995. Un homme d’âge mûr prépare un oeuf à la coque. En regardant passer le tramway, il se souvient de ce jour de 1958, lorsqu’adolescent, il tomba gravement malade, et de cette femme qui le raccompagna chez lui.

L’académisme de la réalisation aurait pu me noyer. Mais l’érotisme de Kate Winslet me harponne et tient mes sens en éveil avant que l’enjeu dramatique ne déferle. À peine soulevées, les questions lévitent, en dépit de leur poids. Le sujet happe, remue, chamboule, bouscule, interpelle. Subtil, ce film passionne malgré une fin pataude.

De : Stephen Daldry 2h03

Avec (entre autres) : Kate Winslet, David Kross, Ralph Fiennes