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critiques les plus consultées

The Informant!

1992. Il y a du maïs dans tous les produits que nous consommons. Pour le plus grand bénéfice d’ADM, le géant de l’agroalimentaire pour lequel travaille Mark Whitacre. Un jour, ce dernier décide de révéler au FBI les pratiques frauduleuses de sa société.

L’enquête et moi-même nous noyons rapidement dans le flot ininterrompu des pensées pas toujours sensées d’un narrateur très policé. Pendant ce temps, le réalisateur, l’image exagérément vieillotte et la musique incongrue donnent des airs de farce à cette histoire vraie, au demeurant sérieuse. Cette dichotomie s’avère plus déconcertante qu’excitante et quand le film assume enfin sa frivolité, il est déjà trop tard.

De : Steven Soderbergh 1h45

Avec (entre autres) : Matt Damon, Scott Bakula, Melanie Lynskey, Joel McHale

La Proposition [The Proposal]

Éditrice à New York mais citoyenne canadienne, Margaret, que ses employés détestent sans exception, est menacée d’expulsion. Prise de cours, elle annonce qu’elle va épouser son assistant, au grand étonnement de ce dernier.

Je souris d’abord timidement devant cette gentille comédie. Puis mon sourire prend confiance, s’épanouit. Mes pommettes suivent et saillent. Ce film commence à m’amuser sérieusement et Sandra Bullock n’y est pas étrangère. Certes, les grandes lignes paraissent évidentes, mais les petites réservent de réjouissantes surprises. Une fois n’est pas coutume à Hollywood, la tendresse imposée ne gâche pas la fête et l’humour a même le dernier mot.

De : Anne Fletcher 1h47

Avec (entre autres) : Sandra Bullock, Ryan Reynolds, Mary Steenburgen, Betty White

Démineurs [The Hurt Locker]

Des militaires américains se déploient dans les rues de Bagdad. Parmi eux, les trois membres de l’unité Bravo s’attellent à repérer une éventuelle bombe et, le cas échéant, à la désamorcer.

La réalisatrice se contente de décrire sans artifice le quotidien de soldats qui remplissent leur mission en affrontant leurs peurs, parfois avec témérité. Malgré son dépouillement et sa rudesse, le film m'absorbe totalement et je me demande à chaque instant si ça va exploser. Mais la redondance des scènes et l’absence totale d’intrigue me font finalement trouver le temps long. Toute routine est mortelle.

De : Kathryn Bigelow 2h03

Avec (entre autres) : Anthony Mackie, Jeremy Renner, Brian Geraghty, Ralph Fiennes

Hôtel Woodstock [Taking Woodstock]

Les vieillissants Teichberg ont un motel en piteux état. Leur fils Elliot, revenu de New York, tente par tous les moyens d’attirer les touristes dans cette bourgade paumée. Son anecdotique festival annuel de musique pourrait prendre une nouvelle dimension car tout cela se passe en 1969...

Le film démarre la fleur au fusil, les premières dizaines de minutes manquent d'entrain, l’humour est tiède et l’ennui gagne la première manche. Par la suite, le rythme s’accélère et le scénario s’éparpille joyeusement. L’énergie du mouvement hippy, parfaitement restituée, remporte le deuxième round sans violence et plusieurs scènes d’une drôlerie féroce assurent effectivement un agréable spectacle.

De : Ang Lee 1h56

Avec (entre autres) : Demetri Martin, Imelda Staunton, Emile Hirsch, Liev Screiber

L'Affaire Farewell

En l’an 1981, Pierre, ingénieur français, vit à Moscou avec femme et enfants. Un soir, un agent du KGB le contacte afin de lui livrer des informations sur le régime soviétique.

Ce film d’espionnage décrit subtilement une Russie coincée entre rêve et réalité et explore sommairement les relations franco-américaines. Valorisé par les faits réels qui l’inspirent, le scénario prend son temps et évite les scènes d’action gratuites, préférant la finesse aux grosses ficelles. Le suspense ne paie jamais le prix de ce choix car l’humanité que les acteurs confèrent à leurs personnages rend cette histoire fascinante.

De : Christian Carion 1h52

Avec (entre autres) : Emir Kusturica, Guillaume Canet, Alexandra Maria Lara, Ingeborga Dapkunaite

The September Issue

Chaque année, l’édition américaine du magazine Vogue crée l’événement avec son numéro de septembre, traditionnellement épais comme un bottin.

Ce documentaire débute plusieurs mois avant la publication du magazine et décrit les différentes étapes de sa fabrication. Il esquisse également le portrait d’Anna Wintour, la rédactrice en chef qui règne sur la mode d’une main de fer dans un gant de velours, assorti à son tailleur Chanel. Inimaginable héroïne, elle se montre à la fois mystérieuse, charmante et détestable tandis que ses fidèles et laborieux sujets s’affairent à lui plaire. Bien que le film soit un peu répétitif, je ne peux rester indifférent aux protagonistes, aussi attachants et agaçants que des personnages de fiction.

De : R.J. Cutler 1h28

Avec (entre autres) : Anna Wintour, Grace Coddington, André Leon Talley, Thakoon Panichgul

L’armée du crime

En 1944, un groupe de prisonniers observe, depuis le camion qui les emmène, la France pour laquelle ils se sont battus. Un an plus tôt, ces résistants d’origines diverses n’appartenaient pas encore au Groupe Manouchian.

J’espère longtemps que l’oeuvre sera à la hauteur de l’histoire (vraie) qu’elle veut raconter. Cet espoir déçu m’emplit d’amertume. Je trouve les dialogues fades et la multitude de personnages affame le récit au lieu de le nourrir. Les comédiens, leur talent, leur volonté n’y peuvent rien, je me languis. Scolaire sans être pédagogique, ce trop long métrage ne rend pas l’hommage que ces combattants de la liberté méritaient. Dommage...

De : Robert Guédiguian 2h19

Avec (entre autres) : Simon Abkarian, Virginie Ledoyen, Robinson Stévenin, Grégoire Leprince-Ringuet

District 9

Il y a plus de vingt ans, un vaisseau extraterrestre s’immobilisa au-dessus de Johannesburg. À son bord agonisaient des centaines de milliers de créatures. On les installa dans un camp faussement qualifié de provisoire, le District 9.

De faux extraits de journaux télévisés et interviews introduisent cette fiction déguisée en documentaire. Revenu à une forme plus classique, le développement privilégie l’action sans se départir d’un humour cruel. Au passage, le film étrille xénophobie et ghettoïsation. Même si je grimace devant la crudité saignante de certaines séquences, cette fable déjantée me divertit.

De : Neill Blomkamp 1h50

Avec (entre autres) : Sharlto Copley, David James, Mandla Gaduka

À propos d’Elly [Darbareye Elly]

Une joyeuse bande d’amis quitte Téhéran pour passer trois jours au bord de la mer Caspienne. Tous se connaissent depuis l’université, à l’exception de la discrète Elly, que la belle Sepideh voudrait caser avec Ahmad.

L’ambiance joviale et rigolarde m’invite rapidement dans le film. Or, un événement change soudain les rires en pleurs, vicie l’amitié et dénonce sa fragilité. En dépit de ce virage, je me sens comme un poisson au bout d’un hameçon, irrémédiablement accroché. Et la tension qui ne cesse de s’intensifier m’électrise jusqu’à la dernière seconde. Le cinéma et moi sommes réconciliés.

De : Asghar Farhadi 1h57

Avec (entre autres) : Golshifteh Farahani, Shahab Hosseini, Mani Haghighi, Taraneh Alidoosti

Goodbye Solo

Solo conduit son taxi avec bonne humeur. Quand son client, un vieil homme acariâtre, lui promet mille dollars pour un trajet de deux heures à la date du 20 octobre, Solo croit à une blague. L’homme n’a pourtant pas l’air de plaisanter.

Préservant longtemps le mystère autour du bonhomme bougon, le scénario multiplie les non-dits jusqu’au mutisme.

Si l’altruiste chauffeur de taxi sénégalais dont on découvre le quotidien dans les rues d’une ville quelconque des États-unis a le coeur léger, mes paupières, en revanche, se font de plus en plus lourdes. D’un ton indécis bien qu’indéniablement sensible, le film oscille péniblement entre optimisme et pessimisme jusqu’à sa chute.

De : Ramin Bahrani 1h31

Avec (entre autres) : Souleymane Sy Savane, Red West, Diana Franco Galindo

Ultimate Game [Gamer]

Dans un futur proche, on projette des publicités sur les façades d’immeubles et les amateurs de jeux vidéo contrôlent désormais des êtres humains et non plus des personnages virtuels.

D’entrée, ça explose, ça fusil-mitraille, ça court, ça braille, ça saigne et mes yeux ne distinguent ni qui ni quoi ni comment. Pendant que le pourquoi se présente, Morphée m’enlace et me délasse. D’impitoyables coups de feu le chassent et un maelström d’images oubliables le remplacent sans grâce. J’achèterais volontiers un peu de sable au marchand mais il ne lui reste que des glaces.

De : Mark Neveldine, Brian Taylor 1h35

Avec (entre autres) : Gerard Butler, Michael C. Hall, Alison Lohman, Amber Valletta

Le Coach

À l’orée d’un compétition de natation, Max, coach de son état, rencontre pour la motiver une athlète célèbre. Ce devoir accompli, il file au casino mal jouer au poker. Le lendemain, une entreprise l’engage pour s’occuper d’un de ses cadres, sans que celui-ci ne s’en rende compte.

Les poncifs se suivent et se ressemblent dans cette simili-satire de la vie en entreprise. Et si le tandem formé par les deux comédiens fonctionne à l’écran, leurs dialogues ne me permettent d’éprouver autre chose qu’une grande perplexité. Les gags, trop évidents, s’additionnent sans résultat. Bizarrement(?), les dernières minutes me semblent les meilleures.

De : Olivier Doran 1h32

Avec (entre autres) : Jean-Paul Rouve, Richard Berry, Anne Marivin

Tu n'aimeras point [Einaym Pkuhot]

À Jérusalem, Aaron rouvre la boucherie kasher héritée de son père. Quand Ezri, bel étudiant, franchit la porte de sa boutique, Aaron se demande si la kippa du jeune hommes ne l'attire pas davantage que le foulard de son épouse.

L’histoire d’amour semble inéluctable dès le premier instant, et son issue forcément tragique puisque la communauté juive orthodoxe à laquelle les personnages appartiennent n’accepte pas l’homosexualité. Le film offre un regard rare sur des habitants de la ville ceinte peu montrés au cinéma et les yeux des acteurs brillent de passion. Mais tout cela ne me sauve d’un incommensurable ennui.

De : Haim Tabakman 1h30

Avec (entre autres) : Zohar Strauss, Ran Danker, Ravit Rozen, Tzahi Grad

Bienvenue à Cadavres-Les-Bains [Der Knochenmann]

Après une introduction en terre slovaque, on rejoint Vienne où Brenner, un type peu expressif, s’empare de la voiture d’une mère de famille larmoyante. Son prochain boulot le met au vert.

Une enquête se met doucement en route au milieu des paysages enneigés de la campagne autrichienne. Les trognes croisées n’attirent qu’une vague sympathie et les délires culinaires peu ragoûtants se multiplient à mon grand désarroi. Néanmoins l’atmosphère étrange me convainc de rester. Le dénouement m’arrache un rictus.

De : Wolfgang Murnberger 2h04

Avec (entre autres) : Josef Hader, Josef Bierbichler, Birgit Minichmayr, Pia Hierzegger