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Fish Tank

Une adolescente esquisse des pas de danse dans un appartement vide. Dans la banlieue pauvre de l’Angleterre où elle habite, elle agite nerveusement sa queue de cheval, hennit des insanités et piétine toute autorité.

Rien de ce film ne m’attirait, ni son thème obscur, ni son apparence rugueuse, ni son titre abscons, ni mon humeur badine. Sans une intervention quasi-divine, j’aurais donc ignoré cette inestimable gemme, si lumineuse bien qu’elle soit effectivement taillée dans la roche la plus noire et la plus crasseuse. Amusé, étonné, dépité, charmé, embarrassé, effrayé, bluffé, optimiste ou pessimiste, je ne me dépars de mon sourire.

De : Andrea Arnold 2h01

Avec (entre autres) : Katie Jarvis, Kierston Wareing, Michael Fassbender, Charlotte Collins

Micmacs à Tire-Larigot

Au coeur du Sahara, en 1979, un militaire français explose sur une mine. Et pleurent la veuve et l’orphelin. Trente ans plus tard, ce dernier, prénommé Basil, travaille dans un vidéoclub. Pas de bol, il trouve une balle perdue.

Quelques minutes burlesques suffisent à m’embarquer dans cette visite de Paris surréaliste et colorée. Le scénario soigne les moindres détails et les images font la part belle à l’imagination. Je suis donc avec un plaisir non dissimulable les aventures de ce héros aussi ingénu qu’ingénieux et de ses infortunés compagnons de fortune. Sous le projecteur, les rêves se réalisent parfois.

De : Jean-Pierre Jeunet 1h44

Avec (entre autres) : Dany Boon, Omar Sy, Jean-Pierre Marielle, Yolande Moreau

Sin Nombre

Chez les Mara, redoutable gang originaire d’Amérique central, Willy s’appelle Casper. Et grâce à lui le juvénile Pedro s’apprête à devenir Smiley. De leur côté, Sayra et son père entament leur périple à destination des Etats-Unis.

Malgré une introduction un peu confuse, l’histoire se met rapidement sur de bons rails. À la fois réaliste et romanesque, ce film m’embrigade et ses images si dures et si pures me fascinent. L’omniprésence de la violence rend ce drame intense et terrifiant mais quelques jolis moments de répits teintés d’un humour timide laissent entrevoir le fol espoir d’une échappatoire. Ce cinéma tue l’ennui.

De : Cary Joji Fukunage 1h36

Avec (entre autres) : Edgar Flores, Paulina Gaitan, Kristian Ferrer, Guillermo Villegas

Le Ruban Blanc [Das weiße Band - Eine deutsche Kindergeschichte]

Allemagne, début du siècle dernier. L’étrange accident de cheval qui blesse gravement le médecin est le premier d’une série d’événements mystérieux qui troublent l’apparente tranquillité du village...

Il ne se passe pas grand-chose et je dois rapidement lutter contre l’apathie. Mais la multitude de personnages antipathiques, la lenteur de la narration, l’atmosphère malsaine et le poids du vide ont raison de mon courage: je dors devant la palme d’or. À mon réveil, tout est pareil, l’indéniable pureté du noir et blanc ne compensant toujours pas la rude austérité de cet ensemble ampoulé. Je n’avais pas franchement besoin de ce film interminable pour savoir que l’obscurantisme et la brutalité n’enfantent rien de bon.

De : Michael Haneke 2h23

Avec (entre autres) : Christian Friedel, Maria-Victoria Dragus, Leonie Benesch

Lucky Luke

Le futur Lucky Luke, cow-boy tirant plus vite que son ombre, s’appelle d’abord John Luke. Enfant, il assiste à l’assassinat de ses parents et c’est en échappant au même sort qu’il écope de son surnom. Adulte, il vit sur son cheval et récolte des médailles en traquant les canailles.

Passée la scène d’ouverture (dont je ne saurais dire si elle rend hommage au western ou le parodie), je trouve l’ambiance fidèle à son modèle dessiné et j’apprécie les magnifiques décors naturels. Néanmoins, je me lasse rapidement des innombrables irruptions de personnages secondaires auxquelles le scénario se résume. D’autant que dans leurs impeccables costumes, certains semblent oublier leur vrai métier. Quand vient la fin, cela fait déjà longtemps que je ne souris plus.

De : James Huth 1h43

Avec (entre autres) : Jean Dujardin, Michael Youn, Sylvie Testud, Daniel Prévost

Panda Petit Panda [Pandakopanda amefuri saakasu no maki]

Sur le quai de la gare, Mimiko assure à sa grand-mère qu’elle se débrouillera très bien toute seule et regarde s’en aller le train et son aïeule. Devant chez elle, la guillerette fillette tombe nez à truffe avec un petit panda. Le papa panda, fort courtois, se propose d’être un père pour l’orpheline.

Ce dessin animé en deux actes date de 1973. Il semble pourtant que je sois trop vieux pour lui. Les gentilles aventures de cette étonnante famille recomposée ne parviennent à me tenir en éveil malgré le sourire contagieux du gros panda. Je montrerai ce film à mes enfants. Et pendant ce temps, j’irai faire la sieste.

De : Isao Takahata 1h11

Avec (entre autres) les voix de : Kazuko Sugiyama, Yoshiko Ohta

Mission-G [G-Force]

Dans un entrepôt obscur se tient une réunion secrète. L’homme barbu discute avec... un rongeur. La bestiole fait partie d’une unité spéciale d’agents secrets à fourrure! Les trois cobayes, la taupe et la mouche vont devoir démontrer leurs compétences lors d’une mission capitale.

Ce film ne se prend pas au sérieux mais ça ne le rend pas drôle. Je constate tristement qu’une troisième dimension ne remplace pas le deuxième degré et ni l’accent sensuel de Penelope Cruz, ni la verve énervée de Tracy Morgan ne me consolent. J’apprends au moins que la langue anglaise transforme littéralement notre cochon d’Inde en cochon de Guinée (Guinea Pig). En dépit de ces appellations, l’animal est originaire d’Amérique du Sud.

De : Hoyt Yeatman 1h28

Avec (entre autres) : Zach Galifianakis, Bill Nighy et les voix de Sam Rockwell, Nicolas Cage, Penelope Cruz

Victor

Vieil homme fatigué, Victor va perdre son logement. Alice, sa voisine de palier, propose au magazine people pour lequel elle travaille d’organiser un concours en vue d’adopter Victor.

Je ne me formalise pas de ce postulat douteux car le développement et les dialogues font souvent la différence dans une comédie. Celle-ci n’échappe pas à la règle et j'en mesure le caractère impitoyable. Les secondes paraissent des minutes et je ne ris qu'en pensant à autre chose. Pour ne pas devenir grossier, je préfère en rester là.

De : Thomas Gilou 1h30

Avec (entre autres) : Pierre Richard, Lambert Wilson, Clementine Célarié, Antoine Duléry

Le Syndrome du Titanic

La voix d’un Nicolas Hulot ému recouvre des images de notre Terre. Elle évoque la société de consommation toute-puissante, la nature meurtrie, la culture asphyxiée, l’excès institué ou l’industrie perverse.

Je voudrais tant l’aimer. Je voudrais tant ignorer ses défauts qui me sautent aux yeux. Je voudrais tant que son bon fond trouve une vraie forme. Je voudrais tant que cette maladroite compilation d’images finisse par trouver un sens, une cohérence. Je voudrais tant que le texte m’emporte, m’élève, me transcende. Je voudrais tant qu’une idée verte illumine la salle obscure. En somme, je voudrais voir un autre film.

De : Jean-Albert Lièvre, Nicolas Hulot

Narré par : Nicolas Hulot

Funny People

On diagnostique à George Simmons, comique et star de cinéma, une grave maladie. De leur côté, Ira, Leo et Mark partagent un appartement et connaissent des fortunes diverses dans ce monde de la comédie qu’ils rêvent de conquérir.

Racontant la célébrité et l’anonymat dans un univers où le drame existe mais n’a pas sa place, ce film volubile transpose habilement l’humour scénique à l’écran. Les blagues s’enchaînent donc à un rythme effréné, même quand les situations ne semblent pas le permettre. La pluie de vannes basiques ou acides n’empêche nullement ces clowns d’émouvoir entre les gouttes. Au contraire, leur tristesse maquillée fait la richesse d’un scénario aux couleurs nuancées.

De : Judd Apatow 2h20

Avec (entre autres) : Adam Sandler, Seth Rogen, Jason Schwartzman, Leslie Mann, Jonah Hill

Le Petit Nicolas

Nicolas a une jolie maîtresse, plein de copains rigolos et de gentils parents mais il ne sait pas ce qu’il fera plus tard. Comme tout cela se passe dans les années cinquante, il met une cravate pour aller à l’école.

Après un générique réussi, je découvre un film bon enfant au décor bien planté. On va de la cour de récréation à la salle de classe, en passant par le terrain vague où l’on entre sur mot de passe. Cette réalisation sans histoire comporte peu de ratures mais la matière ne m’enthousiasme pas. Sans me vanter, je connais au moins trois Nicolas plus drôles que celui-là.

De : Laurent Tirard 1h32

Avec (entre autres) : Maxime Godart, Vincent Claude, Victor Claude, Valérie Lemercier, Kad Merad, Sandrine Kiberlain

Mary et Max [Mary and Max]

Mary, petite fille complexée et mal-aimée, habite en Australie. Pour tromper sa solitude, elle envoie une lettre à un inconnu. En l'occurrence, Max, new-yorkais d’âge mûr gentiment timbré et méchamment enveloppé.

Dès les premières images, l’absence de couleurs se fait cruellement sentir et le vernis railleur ne rend pas la peinture moins glauque. Cette obscurité m’endort. Certes, les regards tristes et désabusés de ces figurines en pâte à modeler n’ont rien à envier à ceux des êtres humains mais je prends cette qualité comme un défaut. Traiter le désespoir nécessite apparemment davantage qu’un somnifère.

De : Adam Elliot 1h32

Avec (entre autres) les voix de : Toni Colette, Philip Seymour Hoffman, Barry Humphries

(500) jours ensemble [(500) days of Summer]

Les cinq cents jours qui suivent la rencontre entre Summer, la pragmatique résolue et Tom, le romantique ingénu. Au delà de leurs différences, ils partagent un goût immodéré pour la pop britannique. Ceci n’est pas une histoire d’amour, dixit la voix off. Mais ça y ressemble, dixit moi.

Le film n’a pas encore débuté et je ris déjà. Inventif, le récit bouleverse la chronologie pour décortiquer le couple avec sensibilité et humour. Bien que peu secondés, les deux personnages attirent la sympathie et la voix nonchalante de l’actrice m’ensorcelle. Néanmoins, après une merveilleuse heure, le propos s’assombrit, le ton s’alourdit et le charme s’estompe regrettablement.

De : Marc Webb 1h36

Avec (entre autres) : Joseph Gordon-Levitt, Zooey Deschanel, Matthew Gray Gubler, Geoffrey Arend