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Une petite zone de turbulences

Une imposante maison domine un beau jardin dans lequel Jean-Pierre empile des briques pour occuper sa retraite. Au cours de la même journée, il s’autodiagnostique un cancer avant de recevoir sa fille et celui qu’il ne voudrait jamais comme gendre.

Malgré la pauvreté des premières lignes de dialogue, la qualité du casting me donne de l’espoir. Le film recèle effectivement deux ou trois perles auxquelles s’ajoutent de vagues moments émouvants. Mais l’ensemble se noie dans un océan de conformisme et seule l’aisance des comédiens sauve ce long-métrage du naufrage total.

De : Alfred Lot 1h46

Avec (entre autres) : Michel Blanc, Miou-Miou, Mélanie Doutey, Gilles Lellouche

City Island

Vince Rizzo et sa famille habitent City Island, un insulaire lopin coincé entre le Bronx et l’Atlantique. Chacun y cultive ses petits secrets. Vince, par exemple, travaille comme gardien de prison mais rêve d’être acteur.

J’embarque plein d’optimisme à bord du navire et mets le cap vers cette surprenante île new-yorkaise. Le scénario pourtant sage de cette tendre comédie me séduit rapidement et nous nous moquons ensemble de ce foyer gentiment farfelu. Bien amarré aux personnages, je ne m’en marre pas moins. Ce film respire la bonne humeur et j’en prends de grandes bouffées.

De : Raymond de Felitta 1h40

Avec (entre autres) : Andy Garcia, Julianna Margulies, Steven Strait, Emily Mortimer, Anne Hathaway

Shirin

Dans une salle obscure, un public à majorité féminin s’émeut devant une oeuvre inspirée d’un poème iranien. L’histoire d’amour entre Shirin et Khosrow se lit dans les yeux des spectatrices.

Entendant les voix de comédiens invisibles, je contemple les visages en gros plans que le réalisateur éclaire tour à tour. Si je ne peux nier l’originalité du concept, je ne tarde pas à m’interroger sur l’intérêt du projet. Les faciès, pas toujours expressifs, se succèdent donc sans artifices et j’attends une ultime pirouette, celle qui ferait de ce film davantage qu’un gadget. Elle ne viendra pas.

De : Abbas Kiarostami 1h35

Avec (entre autres) les visages de : Taraneh Alidoosti, Mahnaz Afshar, Juliette Binoche, Golshifteh Farahani

Gainsbourg (Vie Héroïque)

Petit garçon, Lucien Ginsburg, bien qu’il préfère la peinture, pianote sans conviction pour satisfaire un père sévère. Il ne regrettera rien puisqu’un jour, il se fera un nom grâce à la musique.

Un prologue convenu introduit cette biographie romancée. L’interprète y ressuscite littéralement le mythe et j’apprécie les nombreuses idées qui agrémentent la narration. Néanmoins, réalité et fiction ne se mélangent pas sans provoquer des inégalités dans le récit et je me passionne de moins en moins pour les anecdotes poétisées qui s’additionnent. Le temps passe et je me lasse doucement. Sur ces belles paroles, je regrette que les illustrations manquent parfois de couleurs.

De : Johann Sfar 2h10

Avec (entre autres) : Eric Elmosnino, Razvan Vasilescu, Lucy Gordon, Laetitia Casta

A Serious Man

On le prendrait presque pour un paillasson, à voir ses enfants lui marcher dessus et son épouse le piétiner sans pitié. Mais Larry Gopnik est surtout un homme morose, professeur sursitaire et membre dispensable de la communauté juive.

Sur un rythme très engourdi, les frères Coen dressent le portrait caustique d’une banlieue mesquine perdue dans l’Amérique mutante des années soixante. Mais les pathétiques pérégrinations de leur antihéros dépriment plus qu’elles ne dérident. Le premier quart d’heure m’endort, le quatrième m’exaspère, le septième m’indiffère.

De : Joel et Ethan Coen 1h44

Avec (entre autres) : Michael Stuhlbarg, Richard Kind, Sari Lennick, Aaron Wolff

Où sont passés les Morgan [Did You Hear About The Morgans]

Paul laisse plusieurs messages sur le répondeur de Meryl. Il espère reconquérir son épouse, dont il est séparé depuis trois mois. À la suite d’un dîner qu’elle a fini par accepter, ils sont tous deux témoins d’un meurtre.

Ça commence comme une sympathique comédie romantique. Quinze minutes plus tard, je constate douloureusement l’indigence du scénario. Les stéréotypes s’amoncellent, les ressorts comiques se brisent et les acteurs ont l’air ailleurs. Le film en devient vite fastidieux. Seule la charismatique et respectable moustache de Sam Elliott me laissera un souvenir amusé.

De : Mark Lawrence 1h40

Avec (entre autres) : Hugh Grant, Sarah Jessica Parker, Sam Elliott, Mary Steenburgen

Les Barons

Affalés sur un étalage de fruits et légumes, Hassan, Mounir et Aziz passent presque inaperçus. En tant que «barons», ils appliquent un précepte selon lequel pour vivre longtemps, il vaut mieux économiser ses pas.

L’entame de ce long-métrage belge m’enthousiasme. À l’instar de ses protagonistes qui revendiquent leur fainéantise et leur roublardise, il assume son humour particulier, accouchant d’une poignée de séquences drolatiques. Toutefois, celles-ci se diluent peu à peu dans une trame qui prend des airs de drame et le film y perd son énergie ainsi que son intérêt.

De : Nabil Ben Yadir 1h49

Avec (entre autres) : Nader Boussandel, Mourade Zeguendi, Amelle Chahbi, Edouard Baer

Le livre d’Eli [The Book of Eli]

Un cadavre gît dans une forêt calciné. Un félin vient lui mordiller l’orteil et finit dans une gamelle. Le héros de cette aventure avance armé dans un futur désolé. Pour se détendre, il écoute Al Green en aiguisant sa lame.

En observant le cadre dévasté, les plans éloquents et l’acteur taciturne, je pense immanquablement à La Route. Avec sa dose d’action supplémentaire, ce film passe pour un itinéraire bis. Mais la permanence du sépia et l’absence de rebondissement me font bientôt regretter de l’avoir emprunté, surtout quand le modeste divertissement vire à la propagande bigote.

De : Albert et Allen Hugues 1h48

Avec (entre autres) : Denzel Washington, Mila Kunis, Gary Oldman, Ray Stevenson, Tom Waits

Invictus

Lorsque Nelson Mandela, sorti de prison, accède à la présidence de l’Afrique du Sud, l’équipe nationale de rugby connaît une période de difficultés. Avant d’accueillir la coupe du monde, le président entend rassembler la nation autour de son équipe.

Sous mes yeux, Morgan Freeman devient Nelson Mandela, la salle de cinéma un stade de rugby (sport auquel le passage sur grand écran semble mieux réussir qu'au football). Profane, j’ignore l’issue finale et je profite des images inspirées, découvrant un conte moderne à la portée décuplée par son caractère historique. Bien que la construction académique promette un déroulement sans surprise, l’émotion transcende véritablement ce récit plein d’espoir.

De : Clint Eastwood 2h10

Avec (entre autres) : Morgan Freeman, Matt Damon, Tony Kgoroge

Black Dynamite

Années 70. Lors d’une transaction nocturne, des malfrats assassinent un flic infiltré. Il s'agit du frère de Black Dynamite, redoutable amateur de femmes, de kung-fu et de costumes tape-à-l’oeil...

La fausse publicité liminaire annonce la couleur. Cet hommage parodique à la blaxploitation (courant cinématographique charriant différents genres de films ayant en commun d’être presque exclusivement réalisés par et pour des afro-américains) ne se prend pas au sérieux. Délirante, parfois hilarante, cette comédie n’en trahit pour autant ses inspirations et je me régale des personnages caricaturaux, des décors minimaux, du montage ostensible, des dialogues saugrenues comme des images grenues.

De : Scott Sanders 1h30

Avec (entre autres) : Michael Jai White, Salli Richardson, Byron Minns, Phil Morris

Bliss [Whip It]

Dans un bled du Texas, des adolescentes lisses défilent pour un concours de beauté. Bliss et sa teinture fraîche y récoltent peu de suffrages. Trop rebelle pour être seulement belle, elle va se passionner pour le roller derby.

Ça démarre assez lentement, le temps pour le rôle-titre de sortir de son cocon rébarbatif et de rencontrer quelques figures cocasses. Celles-ci égayent un canevas traditionnel et fonctionnel auquel le jeu naturel d’Ellen Page n’apporte pas l’originalité escomptée. Le thème reste cependant amusant et je passe un moment plaisant devant ce gentil premier film.

De : Drew Barrymore 1h50

Avec (entre autres) : Ellen Page, Alia Shawkat, Marcia Gay Harden, Andrew Wilson, Drew Barrymore, Juliette Lewis

Pas si simple [It’s Complicated]

Sous le soleil californien, un vieux couple, divorcé depuis dix ans, se retrouve pacifiquement au bord de l’océan. Jane vit désormais seule, après le départ de sa dernière fille tandis que Jake s’est remarié avec une jeune femme.

Je suppose immédiatement que cette comédie parlera davantage aux spectateurs d’âge mûr. Elle adopte un rythme pépère pour aborder un sujet qui m’indiffère encore. Néanmoins, Alec Baldwin et son air coquin suffisent à mon bonheur. De plus, l’humour, sans être dévastateur, demeure constant tout au long d’un film que je trouve finalement bien distrayant.

De : Nancy Meyers 2h00

Avec (entre autres) : Meryl Streep, Alec Baldwin, Steve Martin, John Krasinski

La Route [The Road]

Dans un monde réduit en cendres, un homme et son fils poussent un caddie vers un lendemain qui ne chantera probablement pas. Plus rien ne vit sur cette terre. On y survit à peine.

Le postulat de ce road-movie piéton promet peu de réjouissances. L’ambiance désespérée donne néanmoins du sens à cette violente réflexion sur l'humanité. Je plonge dans ce film la tête la première et j’en ressors le sourire en berne. Je ne me contente de contempler tristement ces héros emmitouflés, je médite avec eux, je tremble avec eux, je m’essouffle avec eux et je souffre avec eux.

De : John Hillcoat 1h58

Avec (entre autres) : Viggo Mortensen, Kodi Smit-McPhee, Charlize Theron, Robert Duvall, Michael K. Williams

Mr. Nobody

Un homme inerte s’interroge, se noie dans sa voiture, se réveille dans sa baignoire, prend une balle dans la tête, meurt dans l’explosion d’un vaisseau spatial, aime une brune, épouse une blonde, une autre brune et radote dans un futur immortalisé.

L’aspect me déplaît sans délai mais pas l’idée. L’histoire, ambitieuse et originale, repose sur une approche simplifiée de la complexe mécanique quantique. Néanmoins, je ne distingue dans la théorie des cordes que des ficelles scénaristiques assez épaisses pour m'assommer et pendant que le héros refait sa vie à l’envie, je perds deux heures de la mienne.

De : Jaco van Dormael 2h16

Avec (entre autres) : Toby Regbo, Diane Kruger, Jared Leto, Sarah Polley, Rhys Ifans

Les Chats Persans [Kasi az gorbehaye irani khabar nadareh]

Negar et Ashkan, un couple de chanteurs-compositeurs, cherchent un visa pour quitter l’Iran et des musiciens pour les accompagner jusque sur une scène londonienne. Ils trouvent Nader, babillard expert ès arts underground à Téhéran.

J’oublierai probablement les premières secondes un peu confuses ainsi que les tristes dernières. Entre elles, mes oreilles savourent joyeusement cette mélodieuse radiographie d’une génération rebelle et mélomane. D’une qualité radiophonique, le film propose un regard politisé sur la métropole iranienne, allégé par l’enthousiasme réjouissant d’une flopée de personnages excentriques.

De : Bahman Ghobadi 1h40

Avec (entre autres) : Negar Shaghaghi, Ashkan Koshanejad, Hamed Behdad

Tetro

En escale à Buenos Aires, Benny fend la nuit noire dans son uniforme blanc. Il débarque chez son frère Angelo que l’on appelle désormais Tetro. L’aîné se montre pour le moins désagréable envers son jeune visiteur.

D’emblée, ces retrouvailles familiales atypiques éveillent ma curiosité, savamment entretenue par le refus de Tetro de dévoiler les secrets de son passé. Le film ressemble à une succession d’admirables photographies dont la richesse n’impressionne pas que ma rétine. Certes, les enjeux de l’histoire peuvent sembler mineurs, mais le réalisateur leur offre une ampleur visuelle que ne sauraient gâcher d'inévitables longueurs.

De : Francis Ford Coppola 2h05

Avec (entre autres) : Alden Ehrenreich, Vincent Gallo, Maribel Verdu, Klaus Maria Brandauer

Coco Chanel & Igor Stravinsky

En 1914, Coco se défait de son corset avant d'assister à la première d’un ballet composé par Igor. Six ans plus tard, elle propose à l’artiste de l’héberger. Il accepte et s’installe avec femme et enfants chez la prospère couturière.

Le titre suggère le qui et le quoi. Restent le comment et le pourquoi. La forme travaillée ne compense pas un fond que les illustres personnages ne sauvent de la banalité. La relation apparaît plus mécanique que passionnée et si telle en était réellement la nature, je me demande pourquoi l’avoir racontée. Sans parfum emblématique ni mythique musique ni générique hypnotique, la précédente aventure de Chanel m’avait autrement emballé.

De : Jan Kounen 1h58

Avec (entre autres) : Anna Mouglalis, Mads Mikkelsen, Elena Morozova

Agora

Pendant que les hommes s'entre-tuent au nom des religions dans l’Egypte romaine, une femme fait tourner les têtes et la Terre autour du soleil. Cette belle astronome s’appelle Hypatie.

Le début offre de belles promesses: une époque mal connue, un sujet bien audacieux et des dialogues spirituels. Le film, peu haletant, m’essouffle pourtant rapidement. Le tempérament violent des personnages nuit à les rendre attachants (exception faite de la femme, trop parfaite) et la répétition des scènes de massacre fatigue sérieusement. Dommage car la fin se révèle aussi tragique que magnifique.

De : Alejandro Amenábar 2h05

Avec (entre autres) : Rachel Weisz, Max Minghella, Oscar Isaac, Ashraf Barhom

Mensch

La nuit, trois voleurs tentent d’échapper à la maréchaussée. L’un d’eux y laisse ses ailes. Quelques décennies plus tard, un barbu à jumelles surveille tandis qu’un moustachu s’attelle à percer le coffre d’une chambre d'hôtel.

Je rentre dans ce film plus simplement que ne je n’ai déniché l’une des dernières salles qui le projettent. Il y fait froid comme dans ce polar hivernal qui navigue, à l’instar de son séduisant héros, entre drame familial et intrigue criminelle. Même si les rebondissements manquent d’ampleur, l’atmosphère sans chaleur s’avère captivante et le suspense évite tout engourdissement.

De : Steve Suissa 1h25

Avec (entre autres) : Nicolas Cazalé, Samy Frey, Anthony Delon, Sara Martins