Le blog est actuellement en jachère, son auteur s'attelant à produire lui-même un produit critiquable.
Néanmoins vous pouvez toujours suivre mes aventures cinématographiques sur Twitter @vuaucinema ou vous promener parmi les 200 critiques déjà présentes sur le site.

critiques les plus consultées

Une Éducation [An Education]

Férue d’arts, Jenny est une brillante lycéenne. Ses parents n’espèrent rien d’autre pour elle que la prestigieuse Oxford. Jusqu’à sa rencontre avec David, gentleman motorisé, séduisant et cultivé.

Mâtinés de mots français, les dialogues écrivent une classe trop moyenne et décrivent une époque pleine de promesses. Mais le charme britannique de la rébellion courtoise s’estompe doucement. Je trouve la mise en scène un peu statique et le scénario convenu ne me convainc pas. Si les poils poussent plus vite pendant le sommeil, je dirais que ce film est barbant, ou bien, paradoxe de notre belle langue, rasoir.

De : Lone Scherfig 1h34

Avec (entre autres) : Peter Sarsgaard, Carey Mulligan, Alfred Molina

A Single Man

Des jambes sous l’eau. Une voiture sur le dos, un corps étendu sur la neige. Un homme s’approche, embrasse les lèvres bleues. Puis George se réveille. Sur son visage, un deuil éternel que chaque jour renouvelle.

Les minutes passent, muettes, et je contemple bouche bée les images bien léchées. L’esthétique presque parfaite, la palette de couleurs discrètes et les airs pathétiques renforcent l’émotion, forcent l’empathie et magnifient le drame. Mais face à la peinture si précise de l’homme endolori, les figures croisées, aussi belles soient-elles, paraissent gribouillées. Et les sentiments s’éparpillent finalement.

De : Tom Ford 1h34

Avec (entre autres) : Colin Firth, Julianne Moore, Nicholas Hoult, Matthew Goode, Jon Kortajarena

Shutter Island

1954, un navire fend la brume. À son bord, Teddy Daniels personnifie le mal de mer avant de rejoindre son collègue sur le pont. Les deux enquêteurs se dirigent vers Shutter Island, un îlot rocheux coiffé d’un asile psychiatrique.

Difficile d’imaginer ce que réserve l’histoire d'autant que le voile du mystère ne se lève malgré la tempête. Au contraire, le suspense s’intensifie en même temps que les personnages épaississent. En dépit de scènes oniriques trop ésotériques, je m’accroche résolument à cette intrigue haletante et effrayante qui explore les méandres de la folie. Quant au dénouement, sa démence ne se dément.

De : Martin Scorsese 2h15

Avec : Leonardo DiCaprio, Mark Ruffalo, Ben Kingsley

From Paris With Love

En tant qu’assistant, Reese joue aux échecs avec l’ambassadeur des États-Unis à Paris. Ensuite, il file dans un parking changer des plaques d’immatriculation. Puis il rentre chez lui.

J’attends un film dynamique mais il ne se passe quasiment rien pendant dix (inter)minables minutes. Si l’apparition de Travolta coïncide avec l'irruption de l'action, cela ne signifie pour autant qu’elle sauve le film. Les assourdissantes fusillades et les vrombissantes parades ne m'empêchent même pas de m’endormir. Outrancièrement invraisemblable et désespérément risible.

De : Pierre Morel 1h26

Avec : Jonathan Rhys-Meyers, John Travolta

Le Mac

Entre les tas de poudre et les coupes sifflées, un téléphone vibre. Moustache de motard, tatouages en pagaille et subordonnées dans son plumard, Ace, maquereau dans le coaltar, rouscaille.

Francisant aveuglément les stéréotypes américains du mac, la présentation du personnage a de quoi rebuter. Au moins le film a-t-il le mérite de ne jamais s’éloigner du registre de la comédie. Mais faute de rôles secondaires, voire d’idées singulières, il ne m’enthousiasme pas. Pourtant José Garcia s’agite, s’excite, se déchaîne et se démène à rendre le film drôle. Parfois, il y parvient.

De : Pascal Bourdiaux 1h29

Avec (entre autres) : José Garcia, Gilbert Melki, Carmen Maura

Fantastic Mr. Fox

En plus d’être rusé comme le renard qu’il est, Mr Fox a du charme et il en use. Voleur de volatiles professionnel, il promet à sa femme d’abandonner sa dangereuse carrière lorsque celle-ci lui annonce sa grossesse.

D’emblée, les mouvements saccadés des figurines animées image par image donnent au film un charme suranné. Le réalisateur y ajoute son humour et décline ses thématiques habituelles: la quête de reconnaissance paternelle, l’obstination égocentriste ou l’amitié passionnelle. Émerveillé par une nature fabriquée de toutes pièces, étonné par le charisme d’un renard en costume côtelé et amusé par les lignes de dialogues décalés, je souris d’un générique à l’autre.

De : Wes Anderson 1h27

Avec (entre autres) les voix de : George Clooney, Meryl Streep, Jason Schwartzmann, Wally Wolodarsky, Eric Anderson

Valentine’s Day

En ce matin de saint-Valentin, Reed faufile une bague au doigt de sa bien-aimée. De son côté, Julia croit bien avoir trouvé l’amour en la personne d’un beau docteur. Quant à Liz et Jason, ils savourent brièvement leur nuit passée.

Cette comédie romantique m’amuse environ six minutes trente. Les épisodes drôles pèsent ensuite de moins en moins dans une balance qui oscille entre mièvrerie et niaiserie. Certes, le casting fait sensation mais la multiplication des personnages n’empêche celle des longueurs. Il manque peut-être à cet amas d’étoiles l’imagination qui en ferait une constellation.

De : Garry Marshall 2h01

Avec (entre autres) : Ashton Kutcher, Jennifer Garner, Jessica Biel, Jamie Foxx, Anne Hathaway

Hors de Contrôle [Edge of Darkness]

La nuit, trois cadavres font surface. Le jour, Tom Craven, flic que la retraite guette (mais pas seulement), récupère sa fille, jeune ingénieure nucléaire, à la gare. Une tragédie va écourter leurs retrouvailles.

Ayant préalablement visionné la bande-annonce, je ne profite entièrement du suspense de ce film. Néanmoins, l’intrigue s’avère plutôt haletante, promenant son archétype d’inspecteur vengeur entre mystérieuses rencontres et bagarres viriles. Si l’enquête se réfugie progressivement dans la facilité, je regrette surtout la fin, bien trop expéditive.

De : Martin Campbell 1h45

Avec (entre autres) : Mel Gibson, Ray Winstone, Danny Huston, Bojana Novakovic

I Love You Philip Morris

Allongé sur son lit de mort, Steven Russel, en narrateur de ses propres aventures, nous confie que l’amour l’a conduit ici. Avant d’en arriver là, il menait une existence apparemment parfaite.

Tiré d’une histoire vraie, le film part sur les chapeaux de roues. L’humour déborde de cynisme et Jim Carrey roule des mécaniques avec enthousiasme. Le scénario prend même d’intéressantes directions. Malheureusement, après un départ aussi canon, l’intensité baisse inévitablement. Les situations se répètent et l’euphorie initiale, rattrapée par la réalité, fait place à une certaine lassitude.

De : Glen Ficarra, John Requa 1h35

Avec (entre autres) : Jim Carrey, Ewan McGregor, Leslie Mann

Wolfman [The Wolfman]

Sous la lueur confidentielle de la pleine lune, un homme et sa lanterne s’enfoncent dans la forêt. Surgit alors une créature poilue et agressive dont je devine avec sagacité qu’il s’agit d’un loup-garou.

Le film n’a visiblement d’autre but que de faire sursauter le spectateur. Pour cela, la caméra serre très fort ses acteurs. À défaut de suspense, la musique me tient en éveil en soufflant régulièrement dans mes oreilles pendant qu’à l’écran, démembrements et éviscérations se multiplient entre deux guignolades. N’ayant pas plus peur du misanthrope lycanthrope que le scénario du ridicule, je prends néanmoins la fuite.

De : Joe Johnston 1H38

Avec (entre autres) : Benicio Del Toro, Anthony Hopkins, Emiliy Blunt, Hugo Weaving, Art Malik

Lovely Bones

Suzie Salmon se souvient de l’époque où, petite fille, un pingouin dans une boule la fascinait. Elle n’a pas oublié non plus le jour où elle fut assassinée, alors qu’elle avait seulement quatorze ans.

Passé l’horrible drame annoncé par sa victime, je m’interroge sur les raisons d’une si grotesque représentation de l’au-delà. N’en trouvant à aucun degré, je sens poindre l’ennui et commence à craindre le pire. Forcément émouvant lorsqu’il décrit la détresse des parents ou enrageant lorsqu’il montre l’impunité de l’assassin, le film me perd définitivement dans ses tentatives de travestir un tragique fait divers en délire fantasmagorique.

De : Peter Jackson 2h06

Avec (entre autres) : Saoirse Ronan, Mark Wahlberg, Rachel Weisz, Stanley Tucci

L’autre Dumas

Alexandre Dumas, bien portant et bon vivant respire les embruns tandis que son collaborateur Auguste Maquet, un brin guindé, vomit par-dessus bord. À Trouville, ce dernier ne corrige pas la pétillante Charlotte lorsqu’elle le confond avec l’illustre auteur.

Constatant que le film passe maladroitement de la vulgaire biographie au vaudeville insipide et même s’il tourne au passage une ou deux pages d’histoire, je revois mes déjà faibles attentes à la baisse. Les inégales performances des interprètes n’arrangent pas l’affaire. Bon, c'est pas tout ça mais j'ai des courses à faire...

De : Safy Nebbou 1h45

Avec (entre autres) : Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde, Mélanie Thierry, Dominique Blanc

La Princesse et la grenouille [The Princess and the Frog]

Si Charlotte et Tiana l’écoutent avec attention, le conte de fée n’a cependant pas le même effet sur les deux fillettes. L’une, privilégiée, rêve du prince charmant, l’autre, plus modeste, d’ouvrir un restaurant.

Je me délecte des ingrédients de ce dessin animé chantant auquel la Nouvelle-Orléans des années folles prête son décor coloré et ses sonorités jazz. Bien qu’enfantine, l’histoire comporte une délicieuse dose d’humour et dégage un envoûtant parfum de nostalgie. Assaisonnée d’un soupçon de français dans le texte, d’un zeste d’accent du bayou et d’une pincée de vaudou, la recette m’entête.

De : Ron Clements et John Musker 1h35

Avec (entre autres) les voix de : Anika Noni Rose, Bruno Campos, Michael-Leon Wooley, Jim Cummings, Keith David

Sherlock Holmes

Pendant que son cher Watson fourbit ses armes dans une calèche blindée, le célèbre détective, cheveux broussailleux, réfléchit avant d’agir. Quelques bagarres plus tard, ils empêchent le mystique sacrifice d’une innocente.

Pas encore dans le vif du sujet mais déjà dans le feu de l’action, je m’habitue au duo farfelu qui constitue le suprême intérêt du film. La réalisation, regorgeant de trouvailles visuelles, me fourvoie dans un Londres coupe-gorge tandis que l’enquête, élémentaire, s’avère secondaire. Elle sert de prétexte idéal au perpétuel défi verbal qui définit les deux compères et dont je me régale. Fidèle, cette énième adaptation revisite énergiquement le mythe britannique.

De : Guy Richie 2h06

Avec (entre autres) : Robert Downey Jr., Jude Law, Mark Strong, Rachel McAdams

Sumô [Sippur Gadol]

Petit déjà, Herzl redoutait la balance. Aujourd’hui, au club de régime, tous sauf lui perdent du poids. Découvrant le sumô, un sport qui convient à sa corpulence, il oublie ses complexes et convainc ses amis de s’entraîner avec lui.

D’abord intimidé, mon sourire prend rapidement confiance, à l’instar du bedonnant héros de cette histoire. Très hollywoodienne dans son déroulement, cette comédie israélienne réserve peu de surprises. Elle évite néanmoins l’humour gras et porte un regard tendre sur ses personnages. Bref, j’avale d’une bouchée cet hymne à la différence.

De : Sharon Maymon et Erez Tadmor 1h30

Avec (entre autres) : Itzik Cohen, Irit Kaplan, Dvir Benedek, Togo Igawa

Brothers

Officier chez les Marines, Sam vit avec sa superbe femme et ses deux filles. Peu de temps avant son départ en Afghanistan, il récupère son frère Tommy, qui vient de purger une peine de prison.

SI les thèmes abordés n’ont vraisemblablement pas vocation à réjouir (on évoque ici les rivalités fraternelles, les difficultés d‘une famille décomposée, la guerre, ses ravages...), cette sobre et sombre histoire me procure certains plaisirs. Car ce drame bien construit repose essentiellement sur des personnages simples auxquels les trois excellents acteurs confèrent un supplément d’âme. Natalie Portman, notamment, éblouit.

De : Jim Sheridan 1h42

Avec (entre autres) : Natalie Portman, Jake Gyllenhaal, Tobey Maguire

Lebanon

1982, les troupes israéliennes pénètrent au Liban. Un champ de tournesols, le silence. Puis les couinements d’un char d’assaut, à l’intérieur duquel quatre militaires vont connaître les joies de la guerre.

Le réalisateur m’invite dans son tank, me promène entre l’austère habitacle, rempli de tensions et les combats qui éclatent au dehors, qu’il me laisse voir uniquement à travers le viseur du canonnier. Loin de m’embarquer, le procédé me fatigue vite. Les bruitages qui accompagnent chaque mouvement de caméra me deviennent plus insupportables que l’extrême violence des images. Et devant le lion d’or qui rugit, je gis.

De : Samuel Maoz 1h31

Avec (entre autres) : Yoav Donat, Oshri Cohen, Itay Tiran, Zohar Strauss

Océans

L’eau frissonne, l’écume s’agite, les flots tourbillonnent, la houle hurle. Car l’océan se met à nu. En son sein, les reptiles rencontrent les poissons, les oiseaux croisent les mammifères, les créatures défient l’imagination.

L’absence d’indications géographiques ou d’informations sur les espèces montrées, l’incohérence des séquences entre elles ou sa musique timide ne m’empêchent de plonger dans ce documentaire. Le grand écran confère au bestiaire une irréelle beauté et je me plais à contempler une bataille rangée de crabes, un embouteillage de dauphins, le pilotage d’une raie manta, les déambulations d’un iguane marin ou des bisous d’éléphants de mer. Les caméras délivrent magnifiquement le message de la nature.

De : Jacques Perrin et Jacques Cluzaud 1h43

In the Air [Up in the Air]

Ils se lamentent, sanglotent, crient, s’énervent. En face d’eux, Ryan Bingham, engagé pour signifier aux employés désignés leur licenciement. Cette cruelle tâche exécutée, il s’envole vers une nouvelle destination.

Appréciant la filmographie du réalisateur (Thank You For Smoking et Juno) autant que le charisme de George Clooney, je risquais d’être doublement déçu. D’ailleurs, hormis l’approche cynique du monde de l’entreprise et sa collection d’aéroports, cette production ne propose rien de neuf. Elle me charme pourtant, avec son air amoureux et son humour amer. Légère mais pas frivole, cette comédie romantique aux images soignées me contente vingt et une fois.

De : Jason Reitman 1h48

Avec (entre autres) : George Clooney, Anna Kendrick, Vera Farmiga, Jason Bateman