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Sex and the City 2

Cela fait 25 années que la volubile Carrie Bradshaw réside à Manhattan. Elle y a rencontré ses meilleures amies et ses plus francs succès. Cette histoire débute deux ans après le premier volet, dans lequel elle espérait convoler.

Le quatuor popularisé par la télé joue une partition familière et parfois mélodieuse. Le film s’en contente. J’avoue que ses airs d’interminable publicité pour l’office de tourisme d’Abu Dhabi m’exaspèrent un moment et que la vocation comique des dialogues m’échappe régulièrement, mais le temps passe discrètement. Je m’en serais néanmoins passé.

De : Michael Patrick King 2h22

Avec (entre autres) : Sarah Jessica Parker, Kristin Davis, Kim Cattral, Cynthia Nixon

When You're Strange

Un homme s’extrait de la carcasse d’une voiture. Jim Morrisson. Il marche le long de la route qui traverse le désert. Une voiture s’arrête. Otis Redding chante dans l’autoradio. Jim roule à tombeau ouvert.

Ce documentaire raconte les Doors de la naissance du groupe à la mort de leur chanteur, humanisant l’icône sans occulter le mythe. L’utilisation exclusive des images d’archives constitue à la fois la principale qualité et l'unique défaut du film car le grand écran ne rend hommage à leur âge avancé. En narrateur inspiré, Johnny Depp fait vivre les mots. J’ai l’étrange et agréable impression d’entendre Raoul Duke, son personnage dans Las Vegas Parano.

De : Tom DiCillio 1h23

Avec (entre autres) : la voix de Johnny Depp, Jim Morrisson, Ray Manzarek, Robbie Krieger, John Densmore, Little Blue Man

Crazy Night [Date Night]

Claire et Phil dorment paisiblement jusqu’à ce qu’une paire d’enfants ne prenne leur lit pour un trampoline. Une nouvelle journée dans leur existence routinière. La même qu’hier! Mais demain peut être un autre jour.

J’ai très envie d’aimer cette comédie concoctée par le réalisateur des Nuits au musée et portée par un duo sympathique. Le film débute doucement et c’est donc en guise d’échauffement que je souris timidement. La précaution s’avère inutile. Les dialogues décochés ne risquent pas de me décrocher la mâchoire. J’hésite d’ailleurs à m’en aller, malgré le défilé de visages familiers. J’aurais dû.

De : Shawn Levy 1h22

Avec (entre autres) : Tina Fey, Steve Carell, Mark Wahlberg

Dans ses yeux [El Secreto de Sus Ojos]

Un homme et une femme se séparent sur le quai d’une gare. Mais leurs adieux théâtraux ne satisfont le narrateur de cette histoire. Benjamin Esposito s’attelle ici à l’écriture d’un premier roman qu’inspire un douloureux passé.

Concerné par les initiales considérations littéraires, je me laisse aisément séduire. Accrocheur, le scénario ajoute à son éprouvante intrigue criminelle une belle intrigue sentimentale. Le rythme du film s’en trouve légèrement ralenti mais le suspense ne faiblit jamais. Et c’est effectivement dans les yeux de tous ses personnages que je distingue la magie de ce film.

De : Juan José Campanella 2h04

Avec (entre autres) : Ricardo Darin, Soledad Villamil, Guillermo Francella, Pablo Rago

My Name is Khan

Un homme étudie scrupuleusement les prochains déplacements du président des États-Unis. À l’aéroport de San Francisco où il achète un billet d’avion pour Washington D.C., on l’embarque avant qu’il n’embarque.

Je plonge sans retenue dans ce regard indien sur une Amérique qui effraie autant qu’elle fait rêver. Bien que profondément inscrite dans la réalité, l’histoire a tout du conte de fée. Je lui reproche parfois ses bons sentiments dégoulinants, sa naïveté confondante ou sa longueur déconcertante mais j’apprécie largement sa sensibilité, son humour, sa couleur, son extrême optimisme et son ampleur. Si Forrest Gump avait une suite, je l’appellerais My Name is Khan.

De : Karan Johar 2h35

Avec (entre autres) : Shahrukh Khan, Kajol Mukherjee-Devgan

Copie Conforme [The Certified Copy]

Au premier rang de l'assemblée qui attend l’arrivée de l'auteur-orateur, une femme ressemble à celle de l'affiche. Apparaît bientôt l’écrivain au charme grisonnant. Britannique, il s’exprime poliment en italien.

Une caméra inerte, un enfant irritant, une direction inconnue, un ennui mortel: passer le premier quart d’heure est une gageure. La suite récompense ma patience. Ce film plein de sens repose essentiellement sur le(s) langage(s). Hommage à la Toscane et voyage philosophique, le récit n’existe qu’entre les lèvres des comédiens. Je m’y pends alors, guette chaque mot, chaque soupir et vibre au moindre sourire.

De : Abbas Kiarostami 1h45

Avec (entre autres) : Juliette Binoche, William Shimell

Prince of Persia : les sables du temps [Prince of Persia: The Sands of Time]

Le soleil éclaire le désert de Perse. Ici, le destin s’écrit. Ainsi, le jeune Dastan, en lançant sa pomme sur un soldat puis en bondissant sur les toits, attire l’oeil du bon roi qui décide d’en faire son troisième enfant.

D’entrée, ça gigote, ça pirouette et ça virevolte. Dans un décor aux allures de parc d’attraction, les envolées de l’action détournent avec inspiration mon attention des pesanteurs d’un scénario un peu falot. Prince intrépide, jolie princesse ou brigand fringant, les acteurs font leur boulot et je m’amuse plutôt. Sur la dernière demi-heure, je préfère me taire...

De : Mike Newell 1h56

Avec (entre autres) : Jake Gyllenhaal, Gemma Arterton, Ben Kingsley

Les Invités de mon père

Lucien s’apprête à accueillir une famille de sans-papiers. Militant de longue date, il suscite notamment l’admiration de sa petite-fille. Quant à ses enfants, ils font preuve d’une circonspection qui ne va pas faiblir.

Ce long-métrage en forme de comédie piquante aborde un sujet épineux mais ne déborde pour autant d’originalité. Car une fois dévoilé le pot aux roses, le scénario se contente d’arroser un terreau qu’heureusement, les acteurs fertilisent avec talent. Grâce à eux, j’esquisse de nombreux sourires, même si les questions soulevées relèvent souvent du dramatique. Dommage que le film s’essouffle dans la dernière ligne droite.

De : Anne Le Ny 1h30

Avec (entre autres) : Fabrice Luchini, Karin Viard, Michel Aumont, Valérie Benguigui

Enter the Void

Générique stroboscopique. Un avion fend la nuit tokyoïte. Au milieu des néons, Oscar plane sur son balcon. Au milieu de leur studette, Linda fume une cigarette. Ils échangent des sons. Elles s’en vont.

À travers les yeux de son héros camé, je contemple la ville et ses lumières denses; lorsqu’il ferme ses paupières, la nuit s’éclaire et les couleurs dansent. Images maîtrisées et montage ciselé, le film s’éternise et m’en voit désolé. Hallucinant trip visuel, lancinant voyage sensoriel, j’apprécie l’unicité de cette psychédélique expérience cinématographique. Mais dans sa volonté de choquer, le réalisateur me donne parfois l’impression d’avoir des comptes à régler avec la subtilité.

De : Gaspar Noé 2h42

Avec (entre autres) : Paz de la Huerta, Nathaniel Brown, Cyril Roy

L’Amour c’est mieux à deux

Vincent le séducteur impénitent est en retard au mariage de son meilleur ami Michel le romantique invétéré. Avocat spécialisé en divorce, il retrouve le couple un an plus tard dans son bureau.

Les premières scènes promettent une légèreté que les suivantes ne démentent. Pas prétentieux, le scénario se montre néanmoins à la hauteur de mon ambition de rire grâce à son postulat feuillu et ses dialogues fleuris. Bien épaulé par ses complices, le royal Clovis Cornillac enrichit ses répliques de grimaces et autres mimiques drolatiques. J’avais faim d’humour, me voilà rassasié.

De : Arnaud Lemort, Dominique Farrugia 1h37

Avec (entre autres) : Clovis Cornillac, Manu Payet, Virginie Efira

Greenberg

Florence va au supermarché, passe au pressing, prépare le dîner des enfants, réserve les billets d’avion et nourrit le chien. Ses employeurs partis en vacances, elle rencontre Roger, qui occupe la maison en leur absence.

Pour raconter l’histoire d’un inadapté pathologique qui tente de contaminer son entourage, le réalisateur choisit de faire l’impasse sur l’humour. Cette décision me contrarie. J’ai du mal à m’attacher aux personnages. Ils avancent puis reculent, exécutent leur banal ballet mélancolique, inspirent la pitié plus que l’empathie. Des silhouettes de têtes grignotent l’écran. Quelques spectateurs quittent la salle. Ils ne verront pas la fin. Ils ne loupent rien.

De : Noah Baumbach 1h42

Avec (entre autres) : Ben Stiller, Greta Gerwig, Rhys Ifans

Robin des Bois [Robin Hood]

De retour des chères croisades, le roi d’Angleterre Richard Coeur de Lion se permet quelques pillages de châteaux français. Parmi les soldats, l’archer Robin Longstride n’a pas la langue dans son carquois.

Au rang des réticences, je redoutais l'énième visite d’une légende trop familière. En même temps, ayant tant apprécié les précédentes collaborations (Gladiator, Une Grande Année, American Gangster) entre l’acteur océanien et le réalisateur britannique, je ne pouvais rater celle-ci. Je me réjouis donc de découvrir une histoire authentiquement originale. Malheureusement, je ne parviens à plonger dedans, anesthésié que je suis par la lenteur générale et certaines longueurs en particulier.

De : Ridley Scott 2h16

Avec (entre autres) : Russel Crowe, Cate Blanchett, Mark Strong

L’Élite de Brooklyn [Brooklyn’s Finest]

Une voiture garée au milieu de nulle part. La nuit noire au-dessus des lampadaires blafards. Carlo raconte à Sal par quel miracle il a échappé à un nouveau séjour carcéral. Un coup de feu. Le silence...

Le réalisateur (auteur du puissant Training Day) juxtapose les trajectoires faussement parallèles de trois flics que tout oppose. Si je ne conteste la richesse de ces pauvres personnages, réunis pour une inévitable et prévisible conclusion, je déplore le scénario trop évident qui recycle au lieu de réviser. Plutôt alléché par l’odeur du casting, je trouve que le film manque de saveur.

De : Antoine Fuqua 2h05

Avec (entre autres) : Don Cheadle, Ethan Hawke, Don Cheadle, Wesley Snipes

Lola

Sous la pluie philippine, une vieille femme écume les trottoirs de Manille, un petit garçon à la main. Maladroitement, elle tente d’allumer une bougie malgré les rafales de vent. Son parapluie trépigne.

Si je pense d’abord à mes amis, la fragilité des mamies qui donnent son titre au film ne me laisse indifférent. La vieillesse qui les accable freine chacun de leurs mouvements et rend le moindre déplacement pénible. Le réalisateur en fait malencontreusement autant et je profite honteusement des joies de la sieste devant le cruel spectacle des turpitudes de la pauvreté extrême.

De : Brillante Mendoza 1h49

Avec (entre autres) : Anita Linda, Rustica Carpio, Tanya Gomez, Ketchup Eusebio

Âmes en stock [Cold Souls]

Paul Giamatti, acteur barbu, répète laborieusement une célèbre pièce de théâtre d’Anton Tchekhov. Sa prestation ne convainc ni lui, ni son metteur en scène. Il découvre alors une société qui propose à ses clients l’ablation de leur âme.

Je ne puis contester l’originalité de l’idée originelle. Elle me contente par instants. Je regrette néanmoins son exploitation minimaliste. Car à l’instar de son personnage torturé, le film tourne en rond, s’ennuie, m’ennuie, se répète et m’insère dans sa tourmente au lieu de s’en extraire.

De : Sophie Barthes et Andrij Parekh

Avec (entre autres) : Paul Giamatti, Dina Korzun, Emily Watson, David Straithain

Iron Man 2

À la télévision, Tony Stark, milliardaire excentrique, révèle qu’il est Iron Man, superhéros en armure. Devant l’écran, un vieux slave s’étrangle. Son fils Ivan, tatouages gothiques et cheveux crasseux, hurle en regardant le plafond.

Je redoute le pire à l’expiration du papy russe, n’osant croire que le meilleur est à venir. Mais l’irrésistible irruption du héros qui fait rimer extravagance, exubérance et arrogance, réduit en cendres mes craintes. Étonnamment, le scénario privilégie l'humour et l’action en devient presque un prétexte. Je reverrai avec plaisir ce film plein d’énergie que les nombreux et souvent drôles seconds rôles agrémentent efficacement.

De : Jon Favreau 1h58

Avec (entre autres) : Robert Downey Jr., Mickey Rourke, Gwyneth Paltrow, Scarlett Johansonn, Sam Rockwell

Mammuth

Serge prend sa retraite après dix années à découper des porcs. Ses collègues mangent des chips à son pot de départ. Il rentre chez lui avec un puzzle et pas la moindre idée de ce qu’il fera le lendemain.

La première moitié du film délivre un message d’utilité publique: «Si votre maison brûle, oubliez les enfants en surpoids, le poisson blafard et les couverts en ivoire du Bengale. Sauvez vos bulletins de salaire». Dans la deuxième, Gérard Depardieu promène sa carcasse en quête d’un passé dérisoire. Les images en tremblent et les couleurs bavent. Je m'amuse un peu, je m’ennuie beaucoup.

De : Benoît Delépine, Gustave Kervern 1h28

Avec (entre autres) : Gérard Depardieu, Yolande Moreau, Isabelle Adjani, Anna Mouglalis

La Comtesse [The Countess]

La vie d’Erzebet Bathory, comtesse hongroise au destin peu commun, qui vécut à cheval sur les dix-septième et dix-huitième siècles. Promise dès sa naissance au conte Nadasdy, elle eut une rigoureuse éducation.

J’en sais peu sur le film lorsque les lumières se taisent. Je découvre donc avec plaisir son héroïne singulière, sa beauté froide, sa démarche altière, son coeur malade derrière le regard fier. La richesse de cette biographie sanguinolente me comble tant que j’en oublie celles des costumes et des décors. Moins enlevée que ses prédécesseures, la dernière demi-heure contrarie ma belle humeur.

De : Julie Delpy 1h37

Avec (entre autres) : Julie Delpy, Daniel Brühl, John Hurt

Kick-Ass

Pourquoi les super-héros n’existent pas, se demande Dave. Pourquoi nul ne se grime pour combattre le crime? Il y a bien assez de place dans ce monde pour quelques justiciers masqués, pense l’adolescent.

Le ton de l’introduction m’inspire déjà quelques sourires. Si les questions existentielles soulevées relèvent évidemment de la comédie, voire de la parodie, l’humour corrosif et la crudité saignante de certaines scènes font prendre à cette histoire d’étonnantes directions. Habilement ficelé et finement découpé, ce mélange des genres totalement secoué se révèle fort divertissant.

De : Matthew Vaughn 1h57

Avec (entre autres) : Aaron Johnson, Nicolas Cage, Chloe Moretz, Mark Strong, Christopher Mintz-Plasse